Référence dans la mode masculine d’aujourd’hui, un mouvement vestimentaire tend à se démarquer des autres. Synonyme de partage et de liberté, Il s’agit de ce que l’on a appelé le streetwear, autrement dit, des vêtements à porter dans la rue, des « tenues de rue ». Ce mouvement a fait son chemin dans les années 80 et continue à attirer des amateurs jusqu’à aujourd’hui. C’est une mode strictement urbaine, pratique, avec une esthétique particulière. Son histoire révèle aussi un certain côté idéologique qui a façonné un style bien singulier qui lui a permis de devenir la référence en matière de mode.
La mode streetwear, quand la rue devient une source d’inspiration
Bien avant les interminables files d’attente devant les magasins Supreme, Hypebeast, les photos qui envahissent sur Instagram… Bien avant aussi qu’on le voie dans le magazine Vogue et sur les podiums de Milan, Paris ou New York. De fait, le streetwear a toujours existé. Dans la réalité, la rue a longtemps été une source d’inspiration fructueuse pour les créateurs. Même si, au début, aucun crédit n’a été concédé aux créateurs, stylistes et designers s’inspirant de la rue. Le streetwear est pourtant profondément ancré dans son passé et son présent et que, vu son succès et la sympathie qu’il déclenche même chez ceux qui ne l’ont pas adopté, il est certainement destiné à faire partie de la mode, à l’échelle mondiale et ce, durant longtemps encore.
En quête de vivre-ensemble, de partage et de liberté
A l’origine, les jeunes des quartiers se rassemblaient dans les rues, vêtus de vêtements confortables, pour danser, faire du skate… Ils partageaient alors leurs passions, leurs talents, leurs musiques et leurs rêves. Rêves d’évasion, rêves de liberté.
Parallèlement à la naissance du hip-hop, on a assisté à l’apparition des gangs de rue, eux aussi arborant le style streetwear. Une aubaine en quelque sorte pour ce nouveau genre d’habillement qui va ainsi se démocratiser en même temps que ce que l’on a appelé le Gangster rap. Une fois (re)connu, le streetwear a pu donner lieu, à son tour, à d’autres formes d’art, d’autres initiatives artistiques telles que le graffiti, le slam, les battles de raps, les battles de hip-hop…
Sans exagérer, on pourrait affirmer que le succès considérable du streetwear en tant que mouvement artistique-vestimentaire est en train de générer un véritable mouvement d’ordre social, communautaire !
Mode urbaine : comment est né le streetwear ?
Le streetwear en tant que mode vestimentaire est né aux Etats-Unis. Dans les années 80. Il est apparu dans la lancée des styles et mouvements musicaux et esthétiques des années 60 : hippie et gothique des années 70. La mode urbaine, incarnée peu à peu et inexorablement par le streetwear a évolué parallèlement à d’autres mouvances comme le mouvement punk, qui a dominé les paysages urbains des années 70 aux années 90 ou encore le mouvement disco des années 80.
L’évolution du streetwear, aujourd’hui
Le style streetwear a connu son apogée dans les années 80 ; il a fait un bon bout de chemin, mais son histoire a continué… Ce mouvement est plus que jamais d’actualité tant il a su représenter les aspirations de toutes les jeunesses du monde entier, influençant au passage les modes « classiques » ! Il est aujourd’hui le look le plus revisité et le plus adopté par les célébrités et les marques.
Des milliers d’enseignes et non des moindres s’emparent du mouvement. Des marques emblématiques, comme Suprême (née dans les années 90) ou Stüssy, dans les années 80. En 2023, le streetwear se décline sous plusieurs formes, se mettant à portée de tous. Il existe par exemple aujourd’hui du streetwear de luxe avec la marque Balenciaga, Off-White, Ambush ;ou des déclinaisons avec la marque Adidas.
La mode est aujourd’hui aussi aux sneakers, un marché bien juteux pour les marques. Les baskets et autres chaussures de confort sont devenues de véritables pièces de mode.
Le streetwear : une mode d’abord masculine
Les premiers à tomber sous le charme de la mode streetwear furent les hommes. Et de ce fait, le mouvement a été développé et adapté surtout aux hommes. Dirigé par des hommes dépeignant des looks ouvertement masculins. Au début, le streetwear était un mode vestimentaire simple, « réactif » par rapport aux canons de la mode de l’époque. En contestation. En rejet. Un antidote aux styles élaborés et sophistiqués, « guindés », imposés par l’industrie du vêtement et de la mode. La formule était simple : les gens (surtout des jeune, donc) portaient des t-shirts et des sweats à capuche parce qu’ils aimaient ça. Une forme d’expression de soi, de se démarquer des dictats vestimentaires en vogue…
Ce mouvement avait ses pionniers : James Jebbia, fondateur de la marque de skate Supreme, et Shawn Stussy, qui a fondé la marque de surf portant son nom. Le designer Dapper Dan a aussi joué un rôle fondamental dans la promotion du streetwear au rang de style de luxe dès les années 80, à Harlem, New York, en créant des formes pour les artistes du hip-hop, boudés traditionnellement par les marques de mode traditionnelles.
Du masculin au féminin
Mode d’abord masculine exclusivement adressée aux hommes, le streetwear, devant son succès, cède aux sirènes féminines. Des marques commencent à proposer des vêtements féminins tendance streetwear. Actuellement donc le style vire à l’unisexe. Certaines pièces sont pensées quand mêmes spécialement pour les femmes en donnant des vêtements de rue qui peuvent être exclusivement ou disons, « surtout » féminins. Citons la marque Project X Paris qui propose des pièces de mode masculine, mais aussi des tenues féminines streetwear.
Reconnaitre les spécificités du streetwear
Mais qu’est-ce qui distingue à ce point le streetwear des autres modes vestimentaires ?
La définition qu’on en donne généralement est assez simple : vêtements à la mode, genre décontracté. Mais cette définition sous-estime ne voit pas qu’il s’agit d’un véritable mouvement, un phénomène commerciale colossal, de plusieurs milliards de dollars, trouvant ses racines dans les contre-cultures des années 80/90, comme nous l’avons déjà vu.
Par définition, qui dit streetwear, dit production, promotion, vente et revente d’articles de mode « décontractée » ; principalement des chaussures, comme les sneakers, mais aussi des t-shirts, hoodies et autres articles, d’ »une manière qui contourne les circuits de vente au détail traditionnels et qui chambouile souvent la manière dont l’industrie de la mode a longtemps défini et dicté la manière dont le « cool » devait être rentabilisé. Il faut signaler un fait d’importance : le public et donc le marché cible est très jeune : la plupart ont moins de 25 ans
Les pièces maîtresse incontournables dans le streetwear
L’évolution du streetwear, son « ADN » même font que cette mode est mouvante, changeante, au moins tous les ans. Cependant, certaines pièces, forcément urbaines, sont des constantes, des incontournables… Les sweatshirts par exemple sont des pièces indispensables quand on s’habille en streetwear
On en trouve de toutes les formes aujourd’hui : à capuche, sweat court, t-shirt large ou le crop top pour les femmes. Le bomber est devenu, lui aussi un indispensable. Cette veste large, bombée n’est pas négligeable dans le style et on peut la décliner à l’infini… Cela peut aller de la pièce contre la pluie au bomber style veste d’université. Oversize, larges, ces vestes s’ajoutent souvent à un bas assorti. Les ensembles sont devenus d’ailleurs une véritable marque de fabrique dans le style streetwear.
Côté bas des ensembles
Parmi les incontournables « côté bas », on trouvera immanquablement les baggies, les joggings, mais aussi les jeans, les joggings en jeans ou les leggings, shorts spécialement streetwear. Citons au passage également les sneakers, bananes, bijoux, bobs…
Voyons ce qu’il en est pour les chaussures et autres accessoires. Les sneakers et les baskets sont un must have dans le genre. Ce sont des chaussures polyvalentes qui peuvent servir pour faire du sport (comme les baskets de running), se promener dans la rue, prendre le bus, aller voir ses potes, et même aller en soirée… On « réhausse » aussi son look avec des accessoires tels que les bijoux (souvent de couleur ore), des casquettes, des bonnets, avec un bob, des bananes…
Par définition, par essence, par son histoire, le streetwear est à la fois un style et un concept mouvant, changeant en perpétuelle évolution. Chaque année apporte son lot d’innovations et encore plus grâce à l’émergence des réseaux sociaux.
Comment reconnaître une vraie marque streetwear ?
Les marques de streetwear « Original », appelées également ,OG, se distinguent par des prix accessibles, des vêtements confortables … Ces marques sont motivées par l’obsession de mettre en avant leur logo, un slogan, sur un t-shirt.
Aujourd’hui, les produits de ces marques se vendent souvent à un prix élevé en raison de leur rareté et d’une forte demande.
Dans le sillage du streetwear, le sportwear. On trouve des marques de sport avec une offre de vêtements de sport et de baskets. Les baskets crées par de grandes marques comme Adidas ou Nike sont devenues des piliers dans les tenues streetwear modernes.
Des marques de streetwear « adoptés » ont intégré les styles et tendances streetwear dans leurs offres de produits, mais l’origine de leur marque n’est pas considérée comme appartenant à la « famille streetwear » par les fans et les connaisseurs. Cela peut être le fait de grandes marques de luxe ou de grande consommation. Comme par exemple Dior qui s’associe à Nike pour faire du streetwear disons « d’opportunité ».
Ces marques de streetwear « luxe » sont le reflet de l’émergence récente de marques qui ont trouvé un créneau : brouiller les frontières entre le streetwear originel et la mode de luxe. Autrement dit, on capte le streetwear, on l’intègre en le modifiant forcément et on capte du même coup une clientèle jeune, celle aisée qui peut se permettre de se démarquer des « autres ».. Ces marques ne sont pas vraiment indifférentes à l’authenticité, l’originalité, mais le but est de proposer des prix plus élevés. De ce fait, elles s’écartent de l’uniforme standard du streetwear.
Le style streetwear qui séduit le monde entier
La culture du skateboard a en fait donné naissance au streetwear ! Ainsi, la mode du streetwear, d’abord périphérique, « marginale », est passée sous les projecteurs devenant un courant dominant. Aux débuts, il y avait de nombreuses marques et donc l’embarras du choix pour les amateurs. De nombreux modèle appartenant à cette ligne ont été réalisés des créateurs de streetwear japonais, s’adressant à la culture pop japonaise, influençant de la sorte en grande partie le mouvement. Le streetwear était destiné à connaître un vaste engouement à travers toute la planète !
L’affaire s’avérant décidément juteuse, on voit, dans les années 80 l’introduction de marques de streetwear en « édition limitée », ce qui apporte un caractère unique à la folie du vêtement de rue. Les célébrités de l’industrie musicale et les personnalités des grands médias « branchés » coopèrent avec les grandes entreprises pour rendre le streetwear encore plus désirable.
Aujourd’hui, le streetwear, fait désormais parti du paysage vestimentaire de la mode en général. S’il vous arrive de vous promener dans la rue, il y a de fortes chances que vous croisiez au moins trois personnes sus dix en vêtements streetwear, à n’importe quel moment de la journée. Et même sur les plateformes des médias sociaux, au moins une photo postée sur cinq représente des personnes en streetwear !
Le streetwear à la manière orientale
Streetwear, Paris, Pigalle, Barbès… L’Orient a toujours été présent à Paris, bien longtemps avant les épopées coloniales ! Le streetwear ne pouvait rater les pavés parisiens… A l’origine, trois potes : Hamida, Christian et Fred. Amis depuis leur rencontre à Kaboul, en Afghanistan, en 2004.
Une marque pour le moins très originale vient s’installer près de la Place de Pigalle. Les vêtements streetwear apparaissent. Avec une particularité : ils comportent tous une note orientale. Le nom aussi est original et évocateur : Londonistan ! Les trois compères nous font découvrir une autre vision du monde oriental. Un monde cosmopolite, moderne et joyeux. Une petite révolution dans le monde de la mode parisienne.
Mais pourquoi cette dénomination un peu humoristique : londonistan ?
La vie réserve parfois de drôle de surprises. Ainsi, cette marque basée à Paris est née d’une série de coïncidences liées à la géopolitique mondiale. En Octobre 2014, Hamida Aman, Christian Marie et Frédéric Doncieux prennent la décision de rentrer en France pour commencer une vie nouvelle et s’éloigner de Kaboul où la vie devenait impossible à cause des attentats.
Dans la boutique de la rue Pigalle, les t-shirts et les sweats côtoient les qamis et de nombreux messages s’impriment en calligraphie autant qu’en graffiti. Cela relève bien l’esprit urbain et cosmopolite de la marque. Les clients de ce label sont majoritairement des jeunes ouvert sur le monde et les autres cultures ; ils aiment voyager, aller à la rencontre des autres… La marque, dans cet esprit a décliné sa première collection autour de la célèbre formule de salutation : assalamou Aleykoum » (Que la paix soit sur vous), formule qui accueille en Orient l’ami autant que l’étranger.
Pour concilier l’Orient et l’Occident
La gamme est faite pour le sport, la danse, la vie au quotidien… Avec ses modèles de sweat-shirts à capuches ou longs inspirés des qamis portés par de nombreux Afghans, on pourrait être tentés de classer Londonistan entre la mode pudique contemporaine, marché en pleine croissance à l’attention des femmes musulmanes surtout.
La démarche se veut culturelle et sociale. S’adressant d’abord mais sans exclusion à la communauté musulmane, le trio veut faire découvrir les différentes facettes de la culture arabo-musulmane. Certaines pièces font référence à la calligraphie coufique ancestrale, d’autres mêlent le signe du peace and love à celui du croissant !
Le « streetsarouel », vous connaissez ?
C’est encore une autre maison qui s’est donné pour objectif de « streetwerariser » le bon vieux sarouel adopté depuis des lustres dans l’ensemble du monde arabo-musulman avec des différences de coupes selon les régions et les pays. Cette marque s’est donnée le nom de « Qabail » qui signifie tribus (au pluriel) en arabe. C’est une marque qui a su conquérir le cœur de la communauté musulmane. Femmes, hommes, enfants, la marque fait tout pour satisfaire tout le monde. A découvrir sur notre boutique !
Une idée très courante fait croire que le sarouel est un vêtement strictement masculin. Faux. Il existe depuis le Moyen-âge musulman des sarouels pour hommes et des sarouels pour femmes. On connaît plus les sarouels masculins que ceux destinés aux femmes du simple fait que dans la société traditionnelle, les femmes sont confinées à l’intérieur des maisons. Les sarouels de sortie féminins portent même une échancrure, généralement du côté de la jambe gauche. Ses sarouels, finement taillés étaient (et sont toujours) réservés aux sorties (pour aller assister à un mariage par exemple, ou portés par des artistes lors de concerts, aussi bien par les musiciennes que par les danseuses.
Les joggers trouvent largement leur bonheur dans les joggings qui leur sont proposés par les marques de streetwear. La qualité de ces vêtements dits musulmans est à la hauteur de leurs attentes. Ces habits correspondent à la législation musulmane en matière de couverture du corps, sont faits pour couvrir la « Awra » (partie du corps à dissimuler), tout en réalisant les mouvements sportifs les plus sophistiqués. Idem pour les femmes.
Le tissu utilisé pour ces sarouels est stretch, c’est-à-dire qu’il est souple et flexible. Le porteur se sent libre de ses mouvements, sans être serré à la taille.
Sarouel cargo et sarouel en jean
Sans cesse des nouveautés. C’est ce qui fait le dynamisme du streetwear. Voici donc le sarouel cargo ! Il s’agit d’un modèle qui ressemble un peu au pantalon baggy. Cela donne un style décontracté et streetwear à son porteur. Il est le plus souvent muni de nombreuses poches ; idéal pour le quotidien, et super élégant avec une bonne paire de baskets. Ainsi qu’avec un bon pull léger dans la même veine.
Pudeur et urbanité : le sarouel jean
Le jeans, cet indémodable que chacun possède dans son armoire. Mais bien souvent, le jean classique occidental est moulant et disons-le, pas toujours confortable. Il ne respecte pas le vêtement légiféré islamique pour homme. Ni pour la femme d’ailleurs. Le jean streetwear « islamique » est large au niveau de l’entrejambe, afin de ne pas mouler les jambes. Dans le respect de la Sunna !