Dubai est mondialement connue pour être la destination internationale en terme de shopping. Dans les souks de Dubaï, vous trouverez de tout en passant par des vêtements de grandes marques, de l’ électronique ou des produits traditionnels, des bijoux mais aussi des épices. Bénéficiant d’un statut « duty free » (= pas de droits de douane), la majorité des produits achetés à Dubai seront bien meilleur marché qu’en France ou autres pays Européens.
Les souks de Dubaï, une tradition millénaire
L’aspect particulier souk-foire-distraction à Dubaï remonte à loin dans le temps. Les Emirats, entité géopolitique récente font partie de la péninsule arabique. Ils tiennent certes leurs spécificités culturelles de leur propre situation géographique et de leur histoire, mais l’essentiel de cette culture est commun à l’ensemble des pays de la péninsule : Koweit, Arabie, Yémen, Oman… La Mecque a toujours été le centre ou plutôt le coeur battant de ce monde fait de déserts et d’oasis.
Mais c’était aussi et surtout un important centre commercial, étape obligée sur la route des caravanes qui venaient d’Asie, traversaient l’Arabie pour rejoindre les pays du Croissant Fertile dans le nord (Syrie, Jordanie, Liban, Palestine… et même l’Égypte!).Et les grandes places de la ville accueillaient aussi bien les étalages de marchandises que les installations des amuseurs en tout genre qui accouraient certes pour attirer la clientèle, la retenir en amusant les enfants, mais aussi pour gagner leur vie grâce à leurs différents talents.
De la mono-exportation des hydrocarbures à la diversification tous azimuts
Dubaï n’est pas une ville pétrolière mais l’exploitation des hydrocarbures a permis de financer des infrastructures et des services nécessaires à l’intégration de la ville dans le processus de mondialisation, dans le cadre d’une stratégie de développement fondée sur la synergie, entre les transports, le commerce et un actif marketing territorial et international.
L’immobilier et la finance, le commerce de gros et de détail (27% du PIB en 2016), ainsi que le tourisme de plus en plus en expansion tiennent une place importante dans la diversification économique de Dubaï. L’augmentation régulière et significative du volume du commerce de détail tient à la fois à l’augmentation de la population et à l’essor du tourisme. A travers les souks hérités du passé marchand de la ville qui conserve une image d’exotisme malgré sa transformation rapide, les shoppings centers qui recouvrent une diversité d’équipements commerciaux et les malls qui véhiculent une image de luxe et associent shopping et activités de loisirs, on s’interrogera sur les interactions entre commerce, loisirs et tourisme international.
Dubaï : une ouverture sur le monde qui ne date pas d’hier !
Les principautés de la côte méridionale du Golfe vivaient principalement de la pêche perlière, à laquelle s’ajouta pour Dubaï au XIX ème siècle le trafic d’or avec l’Inde, et du commerce maritime. Charjah et Ras al Khayma, contrôlées alors par de puissantes tribus marchandes qui possédaient aussi des territoires sur la côte Perse, étaient alors des ports plus actifs et plus prospères que Dubaï. Les premiers Européens à prendre pied dans la région furent les Portugais évincés après un siècle et demi par les Britanniques alliés à des familles locales, mais confrontés à une certaine résistance de la part de certaines tribus.
Les Britanniques étaient désireux de sécuriser la fameuse Route des Indes. Ils organisèrent plusieurs expéditions navales afin de contrôler le commerce dans l’Océan Indien, dont le Golfe est un appendice. Ce bref rappel historique explique l’installation précoce de marchands indiens, auxquels s’ajouta pour d’autres mobiles celles de marchands venus de l’autre rive du Golfe. En 1901, sur le conseil des Britanniques, le Cheikh de Dubaï abolit les droits et taxes sur les échanges au moment où le Shah d’Iran, centralisateur et soucieux de contrôler des périphéries côtières sunnites et largement arabophones, se range à l’avis de ses conseillers allemands qui prônent l’unification fiscale et instaure autoritairement des droits de douanes dans ses ports du Golfe. Cette mesure a conduit de grandes familles marchandes à se transporter sur l’autre rive, ce qui a permis à Dubaï de renforcer son rôle dans le commerce de la région.
Dubaï : promouvoir les souks, avantages économiques et socio-culturels
Le souk, de part sa nature et ses fonctions manifeste au plus haut point certains critères de l’urbanité : hétérogénéité sociale, concentration et différenciation des activités. Il est souvent perçu à la fois comme l’espace public par excellence des villes arabes traditionnelles et le lieu privilégié où se gère la différence sociale dans ses diverse composantes ethniques, confessionnelles et autres.
Le marché, en tant que forme urbaine et institution sociale et économique, exprime de la sorte un système urbain disparu mais qui continuerait à informer de nombreuses pratiques et représentations propre à la région. D’où l’idée d’y revenir avec les moyens de la modernité, d’y puiser ce qui permet un certain essor commercial et un brassage de cultures et de populations qui permet à l’Emirat des ressources nouvelles, tout en mettant en avant son « ouverture » vers le monde et ses capacités d’accueil de visiteurs sans distinction d’origine…
Les autorités de Dubaï semblent avoir fait des analyses de Pierre Centlivres ( https://www.unine.ch/ethno/home/equipe/Centlivres.html ) leur feuille de route pour réintégrer le « système souk » dans l’ensemble urbanistique et en faire un élément important dans leur dispositif pour créer une économie alternative à celle de la vente des hydrocarbures.
Citons l’écrivain-chercheur : » Le marché est davantage qu’un microcosme qui résumerait le monde qui l’entoure ; par sa fonction, il est un médiateur entre ses différentes composantes.
Au bazar se retrouvent et se résolvent jusqu’à un certain point les oppositions entre les aspects multiples et contradictoires d’une société donnée : oppositions ou contrastes entre l’économie villageoise et les échanges monétaires, entre la route et l’étape, entre le monde des hommes et celui des femmes, entre les affaires et la religion, entre le travail et le capital, entre les villageois et les citadins, entre l’individu et le pouvoir, entre la vie locale et les pays lointains. Ceci explique la position focale du bazar et sa puissance d’intégration ».
La transformation des souks
Les installations du souk à Dubaï, jusqu’au milieu des années 1960, se limitaient à des étalages de fortune pour les produits alimentaires. Le premier baril de pétrole a été exporté en 1965). On y vendait des ustensiles ordinaires posés à même le sol, des cannes de chamelier adossées le long d’un mur, tandis que les belles cafetières en cuivre étamé s’alignaient sur des étagères. Des comptoirs en bois étaient réservés aux marchandises plus coûteuses comme les pièces de soie par exemple.
Au début des 80, on pouvait encore voir des femmes venues des oasis vendre des dattes, quelques limettes séchées ou une poignée d’aromates dans des paniers fabriqués avec des palmes tressée, ou de vénérables pêcheurs de perles proposer d’authentiques perles du Golfe que les marchands spécialisés avaient refusées à cause d’imperfections infimes.
Les souks étaient des lieux privilégiés pour les rencontres et de convivialité où l’on pouvait encore voir de vieilles personnes se donner rendez-vous à l’entrée du marché. Assis en tailleur ils devisaient tranquillement ou jouaient à des jeux de société tombés en désuétude, au point d’obtenir le statut de patrimoine immatériel national.
A la place de la vieille organisation en « branches commerciales », de nouveaux espaces commerciaux
Le secteur du textile est contrôlé par les Indiens, regroupés sur la rive gauche du Khor. En réalité, le « souk à tissus » est un véritable bazar à la manière indo-persane, caractérisée par l’existence systématique d’un étage au-dessus des boutiques. De nos jours encore, il abrite discrètement dans une de ses ruelles, une succession de temples hindous à l’étage qui surmonte les boutiques d’objets de cultes et de piété.
Malheureusement, il ne faut pas s’attendre à trouver de la soie ou des cotons indiens ; on y trouve plutôt des tissus synthétiques importés de Chine, des châles en cachemire de Mongolie chinoise et non pas des confins indo-pakistanais, des pashmina qui n’ont pas été tissés sur les pentes de l’Himalaya, et même des keffieh palestiniens… made in China !
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Une nouvelle clientèle est attirée par cette réorganisations des souks à Dubaï : elle vient d’Afrique subsaharienne, voire d’Algérie ou d’Europe orientale. Elles achètent de grandes quantités de tissus destinées à être revendu dans les pays d’origine ou pour servir de matériau pour la confection d’habits locaux.
Ou se trouvent les principaux Souks et caravansérails à Dubaï ?
Les souks, il en existe en milieu rural et en milieu urbain. Il se distingue les uns des-autres par leurs superficies, leurs installations, les populations qui les fréquentent ainsi que les produits qu’on y trouve. Les gens y viennent pour s’approvisionner, mais aussi pour y vendre leurs produits. Selon qu’ils soient artisans (généralement des citadins) ou paysans, (production agricole et élevage de bétail).
Généralement, les commerces y sont organisés par professions (ou corporations) , selon les branches d’activités : alimentation, épices et plantes médicales, habillement, artisanat rural ou citadin, et autres services… Les produits que l’on trouve dans un marché-souk reflète généralement bien le niveau de vie des zones où il se trouve.
Les souks contiennent des boutiques, mais également des ateliers et parfois des habitations. Et en fait d’habitations, il peut s’agir de caravansérails. Il s’agit de bâtiments où les caravanes marchandes (ou celles destinées à acheminer les pèlerins) peuvent faire halte, se désaltérer et se restaurer. Le caravansérail abrite donc les marchands de passages, les pèlerins, leurs marchandises ou leurs biens personnels, leurs montures…
Le mot nous vient du Persan. Un caravansérail est toujours une bâtisse fortifiée. Il comporte à la fois des écuries (ou plutôt des enclos) pour les montures et les bêtes de somme, des magasins pour les marchandises et des chambres pour les gens de passage.
Généralement, les magasins se trouvent au rez-de-chaussée et les chambres au premier étage. Ce sont aussi des lieux d’échanges culturels et cultuels ; ils sont gardés par des hommes de gardes et du personnel civil qui assurent la sécurité des passagers, mais s’occupent aussi de l’hygiène des lieux, et la restauration des hommes et des animaux.
Au fil du temps, le mot « souk » est devenu synonymes de lieu où règne le désordre et le bruit. On parle aussi de « bazar », en cas de pagaille et de « foutoir »… Le mot bazar, lui aussi nous vient du Persan.
Il signifie aussi marché (populaire). Adopté par les Français en tant que vocable et concept commercial, il a donné lieu à toute une série de magasins en principe proposant des produits à prix bas ou raisonnables, dont le fameux Bazar de l’Hôtel de Ville (BHV) à Paris.
Arabie saoudite : le festival Souk Okaz fait revivre les traditions du monde arabe : C’est ce qu’ont compris les dirigeants des Emirats Arabes Unis et notamment Dubaï, en intégrant les souks anciens et plus récents à leur stratégie de développement tous azimuts, notamment dans le domaine du tourisme et en en faisant de nouvelles places fortes commerciales, culturelles et lieux privilégiés d’attraction pour les touristes.
Sur l’autre rive, celle de Deira, le « souk aux épices ». Fruits et légumes secs, thés et infusions, ; herbes médicinales, hénné, cosmétiques et parfums à brûler (bois de santal, bois de oud…). Ce sont les commerçants qui tiennent ici le haut du pavé. Ils ramènent d’Iran le safran, le sumac, les pistaches, les boutons ded rose séchés utilisés en cuisine. Du Dhofar omanais et du Yémen, l’encens, d’Inde le riz, les lentilles et la cardamome.
Des épices variées proviennent d’Asie du sud et du sud-est. D’autres produits proviennent de Turquie, comme les raisins secs ; ou d’Egypte comme le tabac à shisha (narguilé). Les couleurs et les senteurs enchantent les visiteurs qui n’hésitent pas à se faire plaisir en demandant quelques dizaines de grammes de cumin ou de curcuma et à marchander des produits stockés dans des sacs de jute.
Spice Souk Deira Dubai – Souk des épices de Dubai
Situé à Deira, à proximité du souk de l’or, sur la rue Sikkat Al Khail Road. On y trouvera toutes sortes d’épices arabes, indiennes, asiatiques et même différents parfums de tabac à shisha, le tout vendu au poids. Ce souk de Dubai est également très réputé pour le safran, denrée très précieuse vendue au gramme.
On trouve également au souk des épices de Dubai des fruits secs, essences de parfum, des encens, produits de beauté naturels, etc…
Marchandage, une tradition
Il est de tradition dans les souks de « marchander » : cela veut dire que les prix ne sont pas fixes. Il faut discuter avec le vendeur pour trouver un prix qui convienne. C’est aussi un jeu : à celui qui arrive à « rouler » l’autre en essayant de faire une bonne affaire. Cela peut réserver des surprises et parfois créer des disputes si l’acheteur découvre quelques mètres plus loin le même article, moins cher que ce qu’il a payé après de dures négociations !
Les principaux souks de Dubai
Souk Naif Deira Dubai
Situé au cœur de Deira, ce souk est situé entre plusieurs rues étroites. On trouve en son centre un bâtiment traditionnel appelé également Souk Naif et qui abrite plusieurs échoppes de petites tailles vendant toutes sortes de produits. Le quartier de souk Naif abrite plusieurs sous quartiers chacun spécialisé dans un type de produits : électronique, vêtements traditionnels, vêtements de marque (souvent contrefaçons) nourriture, électroménager, etc… Les magasins dans ce quartier sont en général fermés entre 13h et 16h mais restent ouverts tard le soir (21h-22h)
C’est au souk Naif qu’on fera les meilleurs affaires à Dubai pour l’achat d’abayas, robes arabes traditionnels, parfums, shishas et tabac à shisha, souvenirs, vêtements, téléphones portables, etc…
Accès: Metro Green Line / Station Banyas- Les magasins dans ce quartier sont en général fermés entre 13h et 16h mais restent ouverts tard le soir (21h-22h)
Gold Souk Deira Dubai – Le souk de l’or de Dubai
Comme son nom l’indique, il s’agit du marché dédié a l’or à Dubai. Il se situe également dans le quartier de Deira. Les nombreuses bijouteries se trouvent de part et d’autre d’une rue abritée sous un toit en bois. Il est préférable d’avoir une connaissance minimum du marché de l’or (cours, qualités, etc…) avant de s’aventurer à acheter des produits sur ce marché. A noter qu’il existe également un souk de l’or à l’ intérieur du Dubai Mall.
Les montres de luxe et les bijoux sophistiqués (et chers) se trouvent dans les boutiques franchisés appelées « malls », plutôt qu’au souk de l’or proprement dit, où il arrive que des vendeurs à la sauvette proposent des contrefaçons de Cartier ou de Rolex négociées entre deux ruelles discrètes ou dans des couloirs d’immeubles jouxtant le souk.
Le souk de l’or propose surtout des bijoux fantaisie de 14 carats (la norme légale en France est de18 carats), tandis que les pierres semi-précieuses, voire les verres colorés sont plus abondants que les vraies pierres précieuses certifiées.
Accès: Métro Green Line / Station Al Ras
Souk Madinat Jumeirah
Ce souk est bâtit sur le modèle des souks arabes traditionnels mais est, en fait, aussi moderne que les bâtiments qui l’entourent. Situé à l’ entrée de l’ hôtel 5* Madinat Jumeirah, faisant face à l’ hôtel 7* Burj Al Arab (cliquer-ici pour voir les tarifs), il contient plusieurs échoppes et boutiques offrant produits traditionnels, souvent personnalisables, ou modernes. Les prix sont en général élevés, et il est conseillé de le visiter pour son originalité mais privilégier les achats dans les souks de Deira comme le souk Naif. On y trouvera également de nombreux restaurants de très bonne qualité ainsi que des bars et discothèques offrant une vue inégalée à Dubai sur le Burj Al Arab.
Accès: Par taxi / voiture
Pour en découvrir plus : https://destination-dubai.fr/fr/content/19-shopping-a-dubai-les-marches-traditionnels
