Voiles islamiques aux JO : vents contraires !
Le voile islamique est-il en train de se banaliser aux Jeux Olympiques et dans le sport en général ? La position du Comité International Olympique (CIO) est censée être claire en la matière : « Aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique », précise l’article 50-2 du CIO.
Plusieurs sportives ont pourtant été autorisées à porter le voile pendant la compétition olympique afin de favoriser la participation des femmes dans certains pays. Le CIO laisse en effet le soin à chacune des fédérations sportives d’accepter le voile ou non.
Ce n’est que depuis les jeux de Londres en 2012 que toutes les fédérations affichent des compositions mixtes. Les derniers pays à avoir intégré des femmes à leur délégation aux JO sont le Qatar, Le Sultanat de Brunei et l’Arabie Saoudite, à Londres en 2012. A cette date, les femmes atteignent 44 % des athlètes alors qu’elles étaient absentes des premiers jeux olympiques modernes d’Athènes en 1896. La question du voile a donc émergé progressivement au cours de l’histoire des jeux.
Première participation d’une femme musulmane aux JO
Berlin, 1936. Halet Cambel est une étudiante en archéologie de 20 ans lorsque la Turquie l’envoie aux jeux olympiques de Berlin en 1936. Cette escrimeuse fait partie des deux premières femmes turques à participer aux JO, mais elle devient surtout la première musulmane à concourir aux jeux olympiques. Elle n’est pas voilée. Interrogée à ce sujet par la « BBC » en 2012, elle explique que c’est grâce au fondateur de la République laïque turque, Ataturc.
Halet Cambel a ouvert la voie à d’autres femmes musulmanes. La plus illustre est sans doute la Marocaine Nawal el Moutawakel. En 1984, cette spécialiste du 400 mètres remporte la médaille d’or à Los Angeles en courant cheveux, bras et jambes nues. Elle devient alors la première femme marocaine, arabe, africaine et musulmane à remporter une médaille d’or olympique.
Barcelone, 1992 : une Algérienne non voilée médaillée d’or
Hassiba Boulmerka rapporte la première médaille d’or olympique de l’histoire de l’Algérie en dominant le 1500 mètres à Barcelone en 1992. Une victoire inattendue qui la met sous les feux des projecteurs.
La jeune femme court non voilée, ce qui déclenche une avalanche de critiques de la part des conservateurs religieux de son pays où la guerre civile vient d’éclater. Hassiba Boulmerka reçoit les honneurs politiques nationaux pour sa victoire, malgré les critiques.
Aux JO d’Atlanta en 1996, l’Iranienne Lyda Fariman, tireuse à la carabine, devient la première sportive à porter le voile pendant une compétition olympique. C’est la première fois que le hijab, un voile qui recouvre l’ensemble de la chevelure, ainsi qu’une partie du corps, fait son apparition aux JO. Lydia Fariman est la seule femme à représenter son pays parmi une délégation de 21 sportifs et elle est également le porte-drapeau de l’Iran. Le CIO l’autorise d’ailleurs à porter son voile lors de la cérémonie d’ouverture.
Lydia Fariman est aussi la première iranienne à participer aux JO depuis l’avènement de la République islamique d’Iran en 1979. Avant cette date, des Iraniennes non voilées avaient participé.
Elle sera suivie aux JO d’Athènes en 2004 par sa compatriote Nassim Hassanpour qui se qualifie au tir à pistolet à 10 mètres. A 19 ans, elle est alors la plus jeune sportive de sa fédération présente à Athènes ainsi que la seule femme. La sprinteuse Rakia Al-Gassra, qui porte aussi le voile devient la première femme à représenter le Bahreïn cette même année.
Pékin, 2008 : politique et religion ne font pas bon ménage
Les JO de Pékin attisent les critiques. Pour cause de défense des droits de l’homme. Pourtant la même année, ce sont 14 délégations comportant des sportives voilées qui défilent à Pékin. La sprinteuse Bahreïnie Rakia Al-Gassra créer d’ailleurs la surprise et se qualifie pour les demi-finales du 200 mètres après avoir remporté sa série et son quart de final.
Rio, 2016 : forte présence de sportives voilées
Alors que le JO de Rio s’apprête à démarrer, la question du voile apparaît à nouveau.
L’Arabie Saoudite a annoncé, presque en catimini, la présence de quatre Saoudiennes lors de la compétition. Le pays double ainsi le nombre de femmes au sein de sa délégation aux JO par rapport à 2012.
Mais il maintient aussi le label islamique crée lors des précédents jeux : les sportives saoudiennes doivent porter la tenue islamique, se couvrir de la tête aux pieds, obtenir l’accord d’un tuteur (souvent le père ou le frère) qui devra les accompagner aux jeux et respecter les zones de non-mixité.
En 2016, une athlète américaine portera pour la première fois le hijab aux jeux olympiques. Ibtihaj Muhammad, dont on a parlé plus haut, devenue la première musulmane à intégrer l’équipe américaine d’escrime, s’est qualifiée pour les JO de Rio en remportant la médaille de bronze lors d’un tournoi mondial à Athènes. Le président Barack Obama l’a citée en exemple : « L’une de nos athlètes derrière le drapeau rouge, blanc et bleu est une escrimeuse qui porte un hijab » !
Les femmes musulmanes et le sport
La participation des femmes musulmanes aux sports est restée historiquement inférieure à celles de nombreux autres groupes marginalisés, tels que les groupes autochtones et d’autres minorités radicales. Cela est particulièrement visible dans les pays socialement conservateurs tels que l’Arabie Saoudite, l’Iran et le Pakistan où seules quelques femmes participent aux jeux olympiques.
Ces dernières années, cependant, davantage de femmes musulmanes ont commencé à faire du sport, en particulier dans les pays occidentaux. En général, il y a eu un boom de la vente de vêtements de mode islamique « modeste » et du hijab comme accessoire de mode.
En 2018, le marché mondial des vêtements de mode musulmans était estimé à 283 milliards de dollars américains ; la Turquie, les Emirats Arabes Unis et l’Indonésie étant les plus importants. Ce marché devrait atteindre 402 milliards de dollars d’ici 2024.
Diverses marques de sport ont introduit le hijab pour le sport afin d’exploiter ce marché. Par exemple, Nike a introduit un « Pro Hijab » en 2017. Plusieurs autres sociétés, telles que Ahida, Liawear et Asiya Sport, produisaient des hijab pour le sport, avant Nike.
Voyons ce que les femmes musulmanes disent du port du hijabs lors de leur participation aux différents sports.
L’entraînement avec un hijab
Elles aiment bouger, se performer, elles pratiquent le taekwondo, jouent au soccer, joggent dans les parcs. Ce qui les distingue des autres accrocs à l’endorphine ? Le hijab qui fait partie des croyances des femmes musulmanes et de leur mode de vie.
Les accessoires et gymnases adaptés aux sportives musulmanes leur ouvre désormais la voie du dépassement physique. Sport et modestie religieuse s’accommodent de mieux en mieux.
On va l’appeler Sarah. Il s’agit d’une jeune Lavalloise d’origine marocaine, adepte de randonnée, de jogging, de camping, et passe plusieurs heures par semaine dans un gym du quartier Côtes des Neiges à Montréal. Pour s’adonner à ses sports préférés, cette musulmane qui porte le voile depuis l’âge de 13 ans déploie autant de débrouillardises que de créativité.
« La première fois, j’ai essayé de le nouer autour de mon cou, mais c’était encombrant et ça tombait. Ensuite, j’ai trouvé une sorte de chandail qui cache quand même le cou et j’ai fais une sorte de turban avec mon voile. Dans les boutiques de Montréal, je ne trouve pas de vêtements adaptés à mes besoins, ce que je trouve plate, mais j’imagine que c’est normal que les articles de sport ne soient pas adaptés pour nous », observe la jeune fille, une accro du sport depuis l’adolescence. »
Mais Sarah a l’habitude de faire face à quelques écueils, pour concilier ses valeurs religieuses et son amour du sport.
« Quand je suis rentrée au secondaire, j’aimais beaucoup le soccer. La position d’attaquante que j’occupais me donnait trop chaud, avec mon voile. J’ai décidé donc de devenir gardienne de but, pour quand même assouvir mon envie de jouer au soccer ».
La jeune femme fréquente aussi la piscine pendant les heures réservées aux femmes et s’est abonnée à Energie Cardio pour Elles, un gymnase 100% féminin. « Puisqu’on se trouve entre femmes, personne ne porte le voile, donc on ne sait pas qui est musulmane et qui ne l’est pas. Ca répond à mes valeurs personnelles ».
Qu’en est-il des regards et réactions de ceux qui perçoivent d’un mauvais œil le signe religieux qui lui couvre la tête ? « Les gens passent souvent des commentaires étonnés. En excursion de kayak l’été dernier, j’ai entendu quelqu’un me dire : « ah oui.. tu fais ça, toi… ». Donc, je préfère courir le soir ou tôt le matin, quand il y a moins de gens dehors »
Le Hijab décoiffe peu à peu ses détracteurs
Esclandre autour du burkini sur les plages, fin de l’interdiction de porter le voile au sein de la FIFA, pétition qui a incité la fédération internationale de basketball (FIBA) à autoriser le hijab.. Si le voile islamique a décoiffé plusieurs de ses détracteurs dans les dernières années, lentement mais sûrement, il se fait une niche dans la sphère sportive.
Dans la foulée des derniers jeux olympique de Rio, où l’escrimeuse Ibtihaj Muhammad a été la première athlète musulmane voilée à faire compétition dans l’équipe américaine, il est permis d’envisager une normalisation, avant longtemps, du hijab porté en contexte sportif.
« C’est toujours difficile de s’imaginer réaliser ses rêves et aspirations lorsqu’il n’y a pas de modèles qui excellent dans votre sport de prédilection » confiait au magazine Rolling Stones Ibtihaj Muhammad, dans un reportage sur la montée des athlètes musulmanes.
En créant le ResportOn, la designer et entrepreneure montréalaise d’origine iranienne, Elham Seyed a été inspirée par ses années d’adolescence, époque où elle excellait comme joueuse de soccer. Elham ne porte pas le voile, mais soutient totalement le droit de choisir pour ses paires qui avaient choisie la voie de la modestie religieuse.
« J’ai trouvé une estime de moi à travers le sport. Si bien que quand j’ai vu des filles exclues de certains clubs sportifs en raison de leur hijab, j’ai décidé d’en faire une cause personnelle », affirme Elham Seyed.
Son fameux ResportON, lance en 2012, a attiré l’attention des médias du monde entier au moment où il a été adopté par la FIFA. Ce hijab sportif est né d’un projet universitaire au cours duquel Elham a conçu 40 prototypes pour finalement trouver l’accessoire le mieux adapté aux athlètes de la Fédération internationale de taekwondo qui a , au final adopté l’accessoire.
Après avoir été approchée par plusieurs athlètes du monde entier, Elham Seyed a finalement lancé une production à Montréal pour distribuer son produit à l’international. Véritable pionnière, la jeune designer a multiplié les collaborations, créant notamment des hijabs colorés pour des jeunes skateuses afghanes et, bien sûr habillant la marathonienne saoudienne Sarah Attar lors des jeux olympiques de Londres en 2012.
Elham Seyed relate avec émotion le moment où Attar a franchi la ligne d’arrivée. « Quand la course a été finie, elle a continué à courir et tout le stade s’est levé. C’était remarquable, ce qu’elle accomplissait là ».
Nike désormais dans la course pour les sportives musulmanes !
Ce n’est pas d’hier que des accessoires sont conçus pour des sportives musulmanes. En 2001, la designer hollandaise Cindy Van Den Bremen a fondé son entreprise Capster avec une collection de hijabs pensée pour les besoins d’une jeune fille expulsée de sa classe de gym parce que son voile était considéré comme non sécuritaire.
Depuis la naissance du ResportON sur la planche à dessin d’Elham Seyed,, le hijab sportif a fait son chemin jusqu’à se retrouver griffé du Swoosh de Nike qui, à l’hiver dernier,préparait le lancement pour le printemps 2018 (non sans controverses) de son Nike Pro Hijab.
Diffusée sur le canal You Tube de Nike women, la campagne publicitaire « what will they say about you » déploie, dans un contexte d’adversité, les exploits sportifs d’athlètes féminines du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord qui courent, boxent ou pratiquent l’escrime.
En guise de conclusion à ce spot destiné à lancer ce voile sportif en polyester extensible, on voit les prouesses sur la glace de la patineuse émiratie Zahra Lari, qui annonce les couleurs de son hijab, pour sa participation aux prochains jeux olympiques d’hiver de PyeongChang.
« Le hijab demeure un symbole religieux, mais quand même minimal », suggère Solange Lefebvre, théologienne et anthropologue à l’université de Montréal, qui se réjouit de voirun géant comme Nike s’adapter aux changements sociaux et s’impliquer en faveur de la diversité. Parce que si les hijabs sportifs sont légions dans les étalages des boutiques sportives de Dubaï, les Québécoises musulmanes qui veulent s’en procurer doivent se tourner vers l’achat en ligne.
« Il est important de montrer des jeunes femmes en hijab dans les contextes qui ne sont pas associés à la soumission. Au Québec, nous sommes peut être plus sensibles qu’ailleurs, à ces questions, et c’est bon de voir les grandes marques nous rappeler que le hijab est aussi un accessoire de mode. Oui, l’implication de Nike est habile, mais on en est pas aux premiers défis, pour l’affirmation féminine. Chaque fois qu’on modifie le rapport au corps, il y a des remous
Quatre athlètes qui portent le hijab
- Zahra Lari
Cette patineuse artistique émiratie de 22 ans est la toute première athlète à faire compétition en portant le hijab. Elle espère devenir la première athlète à représenter les Emirats Arabes Unis aux Jeux Olympique d’Hiver à PyeongChang. En 2018.
- Sarah Attar
Première coureuse voilée à porter les couleurs de l’Arabie Saoudite aux Jeux Olympiques de Londres en 2012 Sarah Attar a aussi représenté son pays d’origine lors de l’épreuve du marathon des Jeux Olympiques de Rio en 2016.
La jeune coureuse et artiste réside désormais à Mammoth en Californie, où elle continue à s’entraîner et se réoriente vers une carrière de designer.
- Ibtihaj Muhammad
« Je suis l’emblème du rêve américain – une enfant de l’école publique, avec des parents aimants qui m’ont dit qu’à force de travail et de persévérance, je pourrai aller où je voulais. (…) J’étais la première femme musulmane portant un hijab à représenter les Etats-Unis. J’ai eu la chance de remporter une médaille olympique en compagnie de mon équipe, aux Jeux de Rio » écrivait en mars dernier la sabreuse Ibtihaj Muhammad, dans une lettre publiée dans le magazine Time, où elle dénonçait la politique du « Travel ban » du président Trump.
- Manal Rostom
Un petit détour par Instagram suffit pour constater que cette athlète égyptienne de 37 ans a un destin incroyable : première femme égyptienne à avoir terminé le marathon de la Grande Muraille de Chine, cette porte -parole pour Nike Pro Hijab se prépare à devenir la première femme égyptienne à toucher au sommet de l’Everest.
Polémique sur le hijab : la France agace la presse internationale !
Indignation du Washigton Post, comparaison avec le Burkini pour El Pais et rappel de la loi française sur le port du voile de la part de Die Welt : revue de presse internationale suite à la polémique sur le hijab de course proposé par l’enseigne Décathlon.
« Un hijab pour les joggeuses musulmanes ? En France, c’est un scandale ! » titrait ironiquement le Washington Post, suite à la polémique provoquée par l’annonce des la mise en vente de ce foulard, conçu spécialement pour les femmes musulmanes désirant faire du sport. Les réactions de la presse internationale ne se sont pas faites attendre, suite au déferlement de critiques envers la marque d’’équipement de sport.
Le correspondant du journal américain à Paris à Paris, James McAuley, ne mâche pas ses mots et affirme que
« la France s’est plongée dans le ridicule en parlant des vêtements que les femmes musulmanes peuvent choisir ou non ». Il qualifie même la polémique d’ »affaire d’Etat », au cours de laquelle « les hauts responsables français ont pris une pause dans leur gestion des crises politiques afin de gérer ce vêtement prétendument offensant ».
Un nouveau Burkini ?
Die Welt, un des plus grands quotidiens allemands, insiste sur l’aspect légal du port du voile en France. En effet, le journal introduit son article en expliquant que le voile intégral est interdit en France, mais que le vêtement soumis à polémique était un hijab, un foulard qui ne couvre que les cheveux et le cou. La quotidien précise que ce hijab devait initialement être disponible en France « mais ne devait en aucun cas couvrir le visage ».
« Le hijab de Décathlon est-il en passe de devenir le nouveau burkini ? » s’interroge à son tour le quotidien El Pais en faisant référence au maillot de bain féminin intégral porté par des femmes musulmanes à l’été 2016 et aux polémiques suscitées en France par cette tenue.
L’occasion pour le quotidien de revenir sur le potentiel polémique de la question du voile de l’autre côté des Pyrénées :
« En France, l’utilisation du hijab ou de n’importe quel vêtement qui couvre le corps de la femme -musulmane en particulier – est toujours sujette à controverse dans la société et la sphère politique au nom d’une conception fermée de la laïcité ».
Le journal rappelle enfin que d’un point de vue juridique, la commercialisation du hijab est tout à fait légale et en accord avec le principe de laïcité.
Plus qu’un voile sportif, un vêtement multifonction
Si elle reconnaît que son gilet-cagoule pourrait être un jour utilisé par des athlètes musulmanes du monde entier – notamment d’Iran, son pays d’origine – Elham Seyed Javad s’empresse d’ajouter qu’il ne s’apparente pas à un signe religieux.
« Ce n’est pas un voile sportif, c’est un morceau d’équipement qui pourrait servir à beaucoup de gens, note l’inventrice. Le Resport est parfais pour les gars qui ont des dreadlocks, par exemple, et qui veulent protéger leurs cheveux quand ils pratiquent un sport ».
Denise Royu, qui a accompagné et encadré le travail D’Elham Seyed Javad imagine aussi le Resport dans les salles d’opération des hôpitaux, ou les chambres blanches des entreprises de haute technologie.
Pour le moment, il n’existe que trois prototypes de la cagoule sportive. Mais peut être pas pour longtemps. Univalor, une entreprise qui a pour but de promouvoir les idées idées reçues des universités montréalaises, cherche un fabricant et un manufacturier pour exploiter l’idée d’Elham Seyed Javad.
Cette dernière n’est d’ailleurs pas à court d’idées ou de nouveaux concepts pour le moment. Elle a mis sur pied sa propre entreprise afin de commercialiser un nouveau produit, un objet-mode pour les mamans qui allaitent en public. « Le but du design, faciliter la vie des gens », dit-elle en souriant.
Vêtements de sport : quel ensemble choisir en tant que femme musulmane voilée ?
Le sport est un bienfait majeur à ne pas négliger pour prendre soin de soi et de sa santé. Toutefois, pour les femmes ayant fait le choix de préserver leur pudeur en toutes circonstances, une question se pose.
Comment allier ses vêtements de sport à sa foi islamique ?
Comme nous le disions plus haut et dans nos autres articles, peu à peu, les tabous et les préjugés tombent. D’abord, de simples influenceurs, bloggers, stylistes et créateurs se sont lancé dans « la mode islamique », c’est-à-dire en fait la créations de collections en phase avec la vie moderne mais qui permettent de respecter certains principes fondamentaux de l’Islam. Concernant notamment la notion quasi sacrée de « pudeur » et de modestie, très vite suivis par les grandes marques, qui, après un bon moment de flottements, d’hésitations, ont fini par voir qu’au-delà des controverses et des polémiques ici ou là à propos du port du foulard.
Il y avait une énorme demande, un vaste marché à conquérir et un nombre incalculable de génies créateurs prêts à donner le meilleur d’eux même, pour inventer, innover, « recycler » de l’ancien pour l’adapter à la fois aux exigences de la religion musulmane, sans renoncer au beau, à l’élégance et au confort de leur nouvelle clientèle.
L’industrie de la « modest Fashion » ou mode pudique existe déjà depuis longtemps.
Mais à l’état un peu marginal, en termes de quantité de diversité, en laissant des pans entiers d’activités économiques, culturelles ou sportives à la touche..
Aujourd’hui, la réalité de cette industrie et de ce phénomène de mode nouveau, mène les professionnels de la filière à explorer tous les domaines d’activité possible où le vêtement dit « islamique » peut être introduit avec trois exigence :
- La sobriété et le non-exhibitionnisme de certaines partie du corps
- L’aisance, la fonctionnalité par rapport à l’activité concernée
- L’esthétique, l’élégance tant recherchées par les femmes quelle que soit le motif pour lequel le vêtement en question doit être porté.
Si les polémiques ont brusquement surgit à propos de la mode islamique et fait couler tant d’encre, c’est à notre sens surtout pour deux raisons :
- La demande qui ne cesse d’enfler, mettant à contribution les géants de grands pays occidentaux ou asiatiques (Indonésie)
- L’émergence du fameux Burkini qui, directement rattaché au corps si l’on ose dire, venant s’imposer concrètement au cœur de la question de ce qui est tabou ou pas, licite ou illicite, invention ressentie dans beaucoup de pays occidentaux comme une provocation et non pas une solution de réconciliation qui permet à la fois de se baigner confortablement sans avoir à exhiber son corps au public.
Les progrès inexorables en matière de vêtements islamique, font que peu à peu, au fur et à mesure que les femmes s’intègrent à de nouvelles disciplines sportives, l’offre se prépare souvent après plusieurs essais et prototypes. On trouve donc maintenant des tenues sportives pour toutes sortes de disciplines, même celles peu connues ou peu pratiquées par les femmes : tennis, escrime, boxe, patinage sur glace, tir à l’arc, ski, natation, course de fond etc…
Des tenues modest fashion et sportives
Toute femme portant le voile s’est déjà posé cette question au moins une fois : comment fait-on pour pratiquer une activité sportive en étant couverte ? Comment ne pas avoir trop chaud quand on est voilée ? Que choisir pour éviter de superposer les couches afin de rester pudique ? Car les longs tee-shirts ne suffisent pas à couvrir tout le corps. Et les robes longues que l’on trouve dans le commerce sont rarement faites pour pratiquer un sport.
Quant aux joggings classiques, ils sont tentants, mais ils dévoilent souvent les formes et n’ont pas de hauts aux longueurs adaptées pour les femmes portant le voile. Alors , comment faire ? Renoncer aux sports ? Non, les spécialistes, designers, stylistes, fabricants ont depuis un certain temps compris et évalué la demande pour concevoir des tenues adaptées à chaque discipline sportive.
Il existe par exemple des Ensembles jogging Sportswear oversiz. Ils sont parfaits pour assurer une couverture pudique et une allure modeste. Le tissu utilisé, léger mais spolide se décline en cinq coloris différents pour égayer vos séances : gris chiné, aki bordeau, noir ou bleu nuit.
Autant de choix que de styles et de pratiques…La coupe large de l’ensemble oversize est parfaite pour toute sorte d’aventure sportive. Il permet de bouger avec assurance sans avoir à réajuster la tenue à chaque foulée !
Il existe aussi des joggings pour hijabistes plus longs et plus larges que que l’on trouve habituellement chez de nombreuses enseignes sportives.
Quel hijab de sport choisir ?
L’une des grandes difficultés de la musulmane durant sa pratique sportive est de trouver un voile adéquat. Le hijab de sport ne doit ni bouger, ni faire transpirer. En outre, il est important que le hijab de running par exemple soit assez long pour remplir ses fonctions de voile islamique.
Les châles en jersey viscose iront parfaitement avec ces tenues. En effet, la matière permet un maintient sans nécessité de bonnet. Depuis peu, certaines marques ont lancé des cagoules hijab de running. Grâce à celle-ci,, la sportive a moins chaud lors des séances de travail. Ce hijab cagoule de run est doté d’une ficelle à ajuster dans l’esprit d’une capuche de sweat ; il suffit de la nouer et le tour est joué.