Les Emirats Arabes Unis (EAU) ; on en entend de plus en plus parler. Ils sont partout, ils investissent dans tout : sport, bâtiment (au sein de leurs territoires, mais aussi partout dans le monde), exportation de pétrole et de gaz (leurs principales richesses). Mais aussi de plus en plus dans la recherche scientifique avec constructions de laboratoires de recherches et d’universités hyper-équipées et dotées des meilleurs enseignants-chercheurs recrutés à travers toute la planète à prix d’or. Et enfin, de plus en plus d’investissements dans les loisirs (pistes de neige artificielle « sous bulle »), îles artificielles gagnées sur la mer avec des travaux pharaoniques et l’appel aux architectes les plus renommés mais aussi les plus fantaisistes pour construire des tours qui rivalisent en hauteur, avec les formes les plus sophistiquées, les matériaux les plus recherchés et les plus chers évidemment.
Les Emirats arabes Unis , un dynamisme indéniable
De ce fait, et grâce à ce dynamisme, les EAU dépassent désormais en notoriété la « maison mère », l’Arabie Saoudite avec son vaste territoire et ses réserves énormes de pétrole et de gaz. Cette dernière s’y met à son tour, mais tardivement et de manière encore très sélective quant aux secteurs d’investissement et aux tolérances accordées aux étrangers, par rapport à la religion telle qu’elle est appliquée dans ce pays.
Les EAU ont aussi cet avantage par rapport à l’Arabie Saoudite et au Koweit (dont on entend de moins en moins parler), celui d’avoir compris et pris en compte que les réserves de pétrole et de gaz ne sont pas éternelles, qu’il fallait développer d’autres activités rentables afin de remplacer la rente pétrolière le jour où elle viendrait à faire défaut. D’autant plus que l’occident industrialisé l’a aussi compris et qu’il développe de plus en plus des énergies de remplacement par rapport aux hydrocarbures, telle que les énergies solaires, notamment.
Les EAU ont donc opté pour la diversification pour s’assurer de futurs nouveaux revenus. Parmi les nouvelles activités (et donc secteurs de développement), le tourisme. Attirer le maximum de touristes, sans distinction d’origine, en offrant un tourisme de luxe, en réalité est destiné surtout à une clientèle aisée.
Particularité de ce tourisme original : ne pas « vendre » uniquement de l’exotique
c’est-à-dire les particularités vestimentaires, musicales, architecturales locales, culinaires, comme cela se fait un peu partout dans le monde, mais aussi oser la modernité dans ce qu’elle a de plus innovants et de plus spectaculaire, d’où ces tours à hauteur interminable, ces parcs d’attraction futuristes et de plus en plus, ouverture sur le monde du spectacle (à l’échelle internationale), de la mode vestimentaire avec ses cortèges de mannequins célèbres et de défilés dans des décors qui rivalisent avec ceux des plus grandes capitales occidentales.
L’occasion pour nous de faire mieux connaissances avec ce conglomérat de « petits » pays riches, leurs histoires, leur évolution, leurs particularités culturelles et notamment -c’est notre sujet – de découvrir leur habillement traditionnel ainsi que les efforts de modernisation de ce secteur, autrement dit, sa façon de se faire une place dans la mode arabe en général où chaque pays mobilise le meilleur de ses artistes-couturiers afin de valoriser le patrimoine vestimentaire traditionnel.
Emirats Arabes Unis : Un peu d’histoire -géographie
Les Emirats Arabes Unis sont un Etat fédéral, crée en 1971, situé au Moyen-Orient entre le golfe Persique et le golfe d’Oman. Il est composé de 7 émirats : Abou Dabi, Ajman, Charjah, Dubaï Fujaïrah, Ras al Khaïma et Oumm al Qaïwaïn. Sa capitale fédérale est la ville d’Abou Dabi.
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Avant de se retirer du pays en1971, le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, délimite les frontières des 7 émirats afin d’éviter des disputes territoriales susceptibles de ralentir la formation de l’Etat fédéral. Les gouverneurs des émirats acceptent en grande majorité les frontières imposées par les britanniques, mais avec tout de même une dispute territoriale entre Abou Dabi, Dubaï et Sharjah. Ces conflits sont résolus après l’indépendance.
Les EAU comptent parmi les plus importants producteurs et exportateurs de pétrole.Les principales réserves gazières et pétrolières sont dans l’émirats d’Abou Dabi, déjà membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, avant la création de la fédération. Les sept états ne bénéficient pas des mêmes ressources en hydrocarbures.
L’émirat de Dubaï s’est tourné, comme nous l’annoncions plus haut vers de nouvelles ressources telles que les ports francs , les nouvelles technologies, mais surtout le tourisme de luxe. La ville de Dubaï est d’ailleurs devenue la capitale économique de la fédération.
Populations
En 2018, ils comptent 9 701 315 habitants. L’Onu estime que 90% de la population est constituée d’immigrants.
La population aux EAU est très diversifiée : en plus de la population locale proprement émiratie, on trouve des immigrés en provenance d’Inde, du Pakistan, d’Afghanistan, du Bangladesh, et des Philippines. En plus de ces minorités, il y a une importante population d’expatriés européens. La population totale est estimée à 6,4 millions d’habitants dont seulement 15 ou 20 millions sont Emiriens. La majorité de la population est musulmane mais il y a également un nombre important de hindous et de chrétiens.
La langue officielle aux EAU est l’arabe, mais d’autres langues sont très parlées, telles que l’anglais, l’ourdou, le persan ou le hîndi.
Les traditions vestimentaires aux Emirats arabes unis
Que de clichés à propos des Emirats arabes, notamment concernant l’habillement ! Le plus répandu est celui de s’imaginer des hommes enturbannés faisant porter la burqa à leurs femmes. Il faut savoir déjà que le turban est asiatique ! Porté à l’origine par les Perses, il s’est étendu dans l’empire musulman jusqu’aux Indes et en Indonésie. S’ils l’ont porté à une certaine époque, les arabes de la péninsule ne le portent plus aujourd’hui.
La burka ou burqa (ce voile intégral avec un grillage pour les yeux), c’est une invention afghane et les émiraties n’en portent pas non plus.
Comment s’habillent les émiratis(es) ?
Les hommes
Leur manière de s’habiller est typique des pays arabes. Hérités de la culture bédouine prédominante dans la péninsule arabique, les hommes et les femmes d’aujourd’hui perpétuent la façon ancestrale de se vêtir.
Hommes et femmes portent des « voiles « et des « robes » à manches longues. Quand on découvre la péninsule arabique pour la première fois, on comprend rapidement pourquoi ; il faut pouvoir se protéger du soleil et du sable, et il fait très chaud. En été, plus on est couvert et mieux on se sent ; c’est donc un vêtement bien adapté qu’il faut (éviter l’abaya, noire qui absorbe les rayons du soleil et donne chaud).
Les hommes portent la dish-dash ou dish-dasha parfois appelée aussi Gandourah ou Gandoora. Ou encore thawb .
Le keffieh traditionnel des Emirats arabes unis est blanc et tenu par l’agal , ces sortes de tuyaux noirs et assez lourds qui maintiennent le keffieh en place. Le keffieh des pays voisins n’est pas forcément blanc, chaque tribu bédouine avait traditionnellement sa propre couleur de keffieh. Les jeunes émiratis préfèrent cependant les keffieh rouge et blancs comme celui que portait Yasser Arafat, et l’attachent autour de la tête pour éviter d’avoir à porter les agal (s).
Comme pour les femmes, les dishdash et keffieh des émiratis sont souvent faits par de grands couturiers français, anglais ou italiens.
Le bisht : Il s’agit d’un manteau traditionnel accompagnant le qamis. Le bisht est porté essentiellement par les imams, les mouadhins (ceux qui appellent à la prière) lors du sermon du vendredi, ainsi que les mariés. Assimilé au burnous maghrébin, on trouve le bisht émirati en blanc, noir, marron ou beige, avec des broderies dorées. Les plus prestigieux sont faits avec des poils de chameaux. Quant à ceux que l’on trouve partout sur le marché, ils sont faits en simple coton, polyester. Ce manteau à l’allure de houppelande est également l’apparat des gouverneurs arabes, des savants, des imams et des personnalités politiques. Lors des mariages émiratis, on remarquera le marié par son bisht, quand ses invités se contenteront uniquement de leur keffieh et de leur dishdasha.
Collection qamis Nabira
Qu’en est-il des vêtements européens ?
Les Emiratis portent peu les vêtements occidentaux, en tout cas, on en voit peu ou pas du tout dans la rue. Ils en portent généralement en dessous de leur abaya ou de leur dishdash. Lorsqu’ils vont en boîte de nuit ou dans des fêtes, même aux émirats, ils adoptent le jean et les T-shirts moulants, hommes comme femmes. Peu le font (les boîtes de nuits étant encore associées à l’alcool et tout ce qui est considéré comme péché en Islam), mais il y en a de plus en plus, surtout à Dubaï.
Lorsqu’ils viennent en Europe, pour ne pas être regardés comme des martiens, ils s’habillent à l’européenne, hommes comme femmes. Et comme ils sont riches, ils ne lésinent pas sur les vêtements des grandes marques.
Les femmes
Elles portent l’abaya, cette longue robe noire, et un hijâb (le foulard qui couvre le cou et une partie des cheveux). Elles rajoutent parfois le niqâb, qui couvre la bouche et le front pour pour ne pas laisser paraître plus que les yeux, ou bien rabattent leur hijâb devant leur visage, afin qu’on ne puisse absolument pas le voir.
L’abaya est traditionnellement entièrement noire, mais de nombreuses abayas ont aujourd’hui des broderies et des motifs de couleurs vives sur le col et les manches. Les jeunes aiment porter les abayas qui sont cintrées à la taille, alors que cette robe est traditionnellement coupée droite pour ne pas laisser paraître les formes. Toutes les femmes sont vêtues en noir, couleur qui n’est guère adaptée pour les grosses chaleurs, ce qui explique en partie pourquoi dans tous les lieux publics on ne lésine pas sur la climatisation.
Cependant, il faut savoir qu’elles portent des vêtements très à la mode en dessous de leur abaya, qu’elles s’empressent d’enlever quand elles sont entre femmes ou chez elles.
Autre manifestation de ce goût très prononcé pour la mode, les femmes émiraties achètent des abayas faites par des grands couturiers, comme Dior, Pierre Cardin, Channel…
Dans les centres commerciaux et dans la rue, vous remarquerez d’élégantes femmes émiriennes, qui portent souvent des sacs et des chaussures de marque et abayas élégantes. Vous verrez également des Indiennes porter le sari, des pakistanais ou des afghans en kurta,
Ces longues chemises sans manches, ou des expatriés habillés à l’occidentale. Les vêtements trop courts sont généralement évités.
Le henné, comme moyen de décoration pour la peau est très prisé par les émiriennes. Il s’agit d’une teinture à base de plantes utilisées depuis des siècles dans l’ensemble du monde arabo-musulman. Ces tatouages modernes qui s’estompent au bout de quelques jours permettent de créer des motifs indolores sur le visage, mais aussi sur les mains, les pieds, ou de colorer les cheveux.
Variantes et différences entre Emirats
Pour résumer, disons que la tenue des hommes du Golfe est bien connue, l’habit blanc, le keffieh et la cordelette noire sont une signature reconnaissable, les distinguant des autres populations de la péninsule et du Moyen-Orient. Ce vêtement traditionnel paraît simple, mais il est en fait constitué d’une multitude de détails. La base de la tenue, une tunique, est appelée Kandoura ou thawb ou encore dishdasha comme nous l’avons vu. Traditionnellement blanche pour protéger de la chaleur, elle est parfois plus colorée pour des événements spéciaux, en hiver ou simplement par fantaisie.
La kandoura
Il s’agit d’un habit culturel et non religieux qui peut être porté par les non musulmans et les expatriés, y compris européens ; le principal étant que cela soit fait avec respect et non comme déguisement. Bien portée, la dishdasha est aux bonnes dimensions, ni trop longue ou trop large, ajustée de façon que l’on voit les sandales de cuir traditionnelles, mais pas les chevilles. Les moindres écarts à cette étiquette seront remarqués par les locaux, très attentifs à la façon dont la tenue est coupée.
La kandoura est accompagnée d’une coiffe particulière composée d’un bonnet crocheté sue lequel on pose un voile blanc ou rouge et blanc : la guthra destinée à protéger du sable et du soleil. Elle est maintenue par la fameuse cordelette noire : l’agal.
Autre élément comme signalé plus haut et qui peut s’ajouter à la tenue : le bisht qui est une cape décorée de fils dorés qui se porte à la manière d’un manteau lors d’occasions spéciales ou en hiver si la température est trop fraîche.
Emirats Arabes Unis
Aux EAU, la kandoura se distingue par son col rond au ras du coup. L’agal est parfois parfumé au oud, cependant les plus jeunes ont tendance à se passer de cette cordelette noire et à noure la guthra sur leur tête pour donner un style plus sportwear.
Aux EAU la kandoura se distingue par son col rond au ras du coup. L’agal est parfois parfumé au oud, cependant les plus jeunes auront tendance à se passer de cette cordelette noire et à nouer la guthra sur leur tête pour donner un style plus sportwear.
Arabie Saoudite
Le col de la tunique est porté montant en Arabie Saoudite. Dans ce pays particulièrement conservateur, les vêtements sont plus sobres, moins décorés qu’au Qatar ou aux Emirats arabe unis, mais le marché s’ouvre peu à peu à de nouvelles couleurs de dishdashas pour le plaisir de la jeune génération.
Qatar
La kandoura s’y porte également avec un col montant. La guthra peut être décorée par des karkushas, c’est-à-dire des fils et des perles. Les manchettes sont également importantes, portées fermées ou ouvertes pour par exemple laisser voir une montre.
Oman
L’histoire de ce pays qui développe très puissamment son tourisme est assez différente de celle des autres pays de la régions. Cela est dû notamment à cause de relations à la fois fructueuses et tumultueuses avec la Perse, pays de grande civilisation bien avant l’arrivée de l’Islam. L’habit omanais se différencie des autres pays de la région car les omanais ne portent pas la guthra et l’agal. La base de la tenue reste la dishdasha mais elle est accompagnée d’un chapeau rond et brodé en coton : la kumma. Il est parfois remplacé par un mussar : un turban traditionnel, lors d’occasions exceptionnelles.
Une mode modest exigée
Comme partout dans le monde, la mode occidentale reste prisée, recherchée en particulier parmi les jeunes dans les pays Emirats arabes. On trouve toutes les grandes marques occidentales dans les centres commerciaux et les femmes peuvent s’habiller comme elles le souhaitent. Cependant, il est conseillé de se vêtir modestement et d’éviter les vêtements trop courts et provocants dans les endroits fréquentés par les familles émiraties. Les étrangers sont invités à respecter les coutumes locales afin de n’offenser personne.
Les tenues vestimentaires portées par les femmes à Dubaï
Même si Dubaï reste un état musulman, c’est l’un des états des Émirats Arabes Unis les plus ouverts d’esprit, dans le respect bien entendu de la culture et des traditions. Les femmes dubaïotes ont pour habitude de porter l’ abaya, la tenue traditionnelle modest portée dans les émirats. C’est une robe ample le plus souvent fermée, mais elle peut aussi se porter ouverte par-dessus un autre vêtement. Si elle est souvent de couleur noire, les femmes aiment portées des abayas de couleurs, ornées de strass et de broderies.
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Ensuite, elles ont pour habitude de mettre sur leur tête un voile noir fin, le sheila ou shayla. Ce voile traditionnel permet de couvrir le nez et la bouche, mais la majorité des femmes le portent seulement pour cacher leurs cheveux.
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credits image de l’article : bonjourdubai.fr/tenue-vestimentaire/
